L'éternel aigri que je suis trouve toujours de quoi râler, gueuler, hurler... En somme, l'ouvrir le plus grand possible pour bien faire comprendre qu'un petit rien m'ennuie quelque peu. Rien ne me fait plus plaisir que de transformer un petit monticule de terre, façon déjection de lombric, en un sommet plus infranchissable que le K2.

Dans cette façon d'être, que je qualifierais volontiers de "casse-burnes", qui est la mienne, je trouve de quoi alimenter de temps en temps un billet ou deux, histoire d'amuser peut-être les quelques rares lecteurs qui viendront se perdre sur ce coin de web. Enfin, quand je dis coin, ce n'est ni pour imiter le cri de l'anatinae, ni pour donner une quelconque importance à cet espace où j'écris. Car après tout, le coin est un point des plus reconnaissables et important dans la vie de tous les jours qu'il faut tantôt rechercher (coin de paradis)éviter (coin de mur), tantôt éviter (coin de mur, coup de coin). Non. Dans mon cas, il s'agit d'un coin sans importance, d'un petit coin qui coince dans lequel je peux couiner alors que votre présence est une coïncidence...

Mais cessons là ces simagrées et sautons sauvagement sur ce "savoureux" sujet : la sustentation...

Il m'arrive parfois, à ma grande honte et malgré ma propension à la bonne cuisine (Ce qui signifie, j'explique pour les deux décérébrés qui lisent ceci en confondant leur nez avec le koweit, que j'aime pas bouffer de la merde), il m'arrive parfois, donc, que pressé par le temps, j'achète un plat cuisiné tout fait, le genre de merde à deux balles (Calibre 6.55957) qui se réchauffe au four micro-ondes (Et le cheval hennit, faisant fi du qui mal y pense) en deux minutes, ce qui fait donc facilement huit minutes d'économisées sur un repas normalement préparé et pas forcément dégueu.

La paresse causera ma perte.

Je me suis donc offert un repas de roi, l'autre jour, c'est à dire une petite barquette en plastique de tagliatelles à la carbonara en pâtes aux lardons et à la crème.
Je ne vous ferai pas l'affront de raconter mon ininteressant repas. Cependant, plusieurs choses me sont venues en tête pendant que je me régalais de ce festin.

Premièrement, l'incroyable quantité de petits lardons. J'en ai compté sept. On peut dire que le consommateur est choyé.

Deuxièmement, le gout général du plat... Pour deux euros, j'ai eu l'impression de manger plusieurs plats, dont des quenelles de brochet (Pour le tapissage du palais), des petits beurres (Pour la consistance de certaines pâtes) et ces espèces de lamelles de fromage à faire fondre sur du pain (Pour le gout de la crème). Robuchon peut se rhabiller, une telle concurrence est à peine loyale.

Troisièmement, la barquette elle-même. Des humoristes ont parlé de l'emballage de la vache qui rit, ou du fil rouge qui entoure les portions de crème de gruyère... Humblement, je vais me permettre de parler des barquettes de plat cuisiné. Pourquoi ces emballages plastique, dans lesquels on mange très souvent pour des questions pratiques, sont-ils toujours *Pause dramatique* pleins de recoins, de creux et de bosses transformant ainsi la fin du repas en une espèce de jeu de la pince d'une fête foraine sado-masochiste ?
Quel est l'interêt de mouler des plastiques alimentaires présentant de tels reliefs, alors qu'il serait beaucoup plus simple pour tout le monde de faire un récipient aux parois plates ? Le constructeur du moule ferait un bête moule lisse, le fabricant de barquette utiliserait moins de plastique, le consommateur pourrait TOUT manger. Est-ce pour empêcher l'homme moyen (L'être humain de base qui n'aura pas la patience d'aller attrapper ce dernier petit bout de "petit beurre à la quenelle gout tranche de fromage infect") d'avaler l'intégralité de ce qu'il a pourtant acheté (Et qui finira donc dans la poubelle) ? Je n'ai pas les réponses à ces questions qui me hantent. Mais parfois, depuis ce repas, j'ai peur. J'ai peur car je crois avoir eu de la chance.
Sachez qu'il existe de ces plats contenant des petits pois ou des lentilles...

Comprenez vous mon angoisse, maintenant ?


Petit ajout pour rire :

Je viens de recevoir un e-mail du site de vente en ligne grosbill.com. Bon. Il faut savoir que j'achète régulièrement chez Grosbill, environ toutes les st Glinglin, ce qui représente à peu près une fois par "période de temps que je qualifierais de fouyaya" ou fouyaya est un terme extrèmement pratique représentant quelque chose de "plutot beaucoup".
(Exemple 1 : "Je n'ai pas vu un aussi bon film depuis... Fouyaya !". Ici "Fouyaya" n'est pas le titre d'un film, mais une sacrée longue période de temps.
Exemple2 : "Oula, ce bouquin il est... Fouyaya !". "Fouyaya" signifie ici que le livre est vraiment très bon).

Bref, revenons à nos moutons. Grosbill, donc, m'a envoyé un très gentil mail pour m'annoncer que j'avais droit à une réduction mirobolante, pour me récompenser de ma fidélité au magasin. Cette réduction incroyable s'élève à un euro. Tout rond.
Mais le plus cocasse reste bien sur la suite du mail, dont je vous fait part : "Cette réduction n'est valable que pour un achat supérieur à 2€, ceci afin qu'il soit validé par notre service de paiement [Soit, admettons] [...] Toutefois, si le montant de cette réduction dépassait celui de vos achats, nous serions dans l'impossibilité de vous rembourser la différence".
Les mails automatiques (Qui rime avec mathématique mais...), ça a quand même du bon. On peut presque en oublier le cauchemar du petit pois en barquette.